Sur les pas des tsars à Saint-Pétersbourg

Il y a quelques années, Saint-Pétersbourg fêtait son tricentenaire. La ville a beau être relativement récente – ses premières pierres datent de 1703 – elle a marqué l’Histoire de la Russie à jamais. Son fondateur, le tsar Pierre le Grand, la voulait majestueuse et imposante. Un pari réussi, puisque celle qui fut capitale du pays pendant 200 ans a tout d’une cité impériale.

Saint-Pétersbourg est la ville de toutes les prouesses architecturales. Pour bâtir la cité des empereurs et lui insuffler tout son éclat, ses architectes ont vu les choses en grand ! En témoigne la colossale place du Palais, plus grande esplanade de la ville. Le long de la façade sud, trône l’immense bâtisse de l’État-major. Longue de 500 mètres, elle est reconnaissable entre toutes à sa façade ocrée, à sa forme en arc de cercle et à son arche couronnée d’une allégorie à la victoire. Au milieu de la place, impossible de manquer la colonne d’Alexandre Ier. A 48 mètres de haut, elle est ornée d’un ange dont le visage emprunte les traits du tsar qui fit courber Napoléon.

De l’autre côté de la place, le Palais d’hiver, l’un des monuments les plus connus de Saint-Pétersbourg, résume à lui seul les ambitions des souverains russes pour la jeune métropole. Les dorures des chapiteaux, les colonnes corinthiennes et les teintes bleutées qui ornent sa façade sont dignes des plus grands. C’est ici que résidèrent les tsars russes, de la seconde moitié du XVIIIe siècle à la révolution de 1917. L’édifice, construit sur commande de l’Impératrice Elisabeth Ière, s’étend sur plus de 17 000 m². Il abrite des intérieurs somptueux et le très célèbre Musée de l’Ermitage, où se succèdent 350 pièces ! Si vous venez en hiver, vous pourrez profiter de la patinoire installée derrière le palais.

A deux pas de là, impossible de manquer l’Amirauté. Ce monument emblématique de Saint-Pétersbourg se distingue au loin par sa pointe en forme d’aiguille surmontée d’un vaisseau. Rien d’étonnant à cela : l’Amirauté accueillait à sa construction, au début du XVIIIe siècle, le siège du collège amiral impérial russe. Ensuite, l’édifice a successivement été un chantier naval, le siège du Ministère de la marine impériale et de la marine de guerre. L’édifice ne se visite pas, mais s’admire très bien du jardin Alexandrowskij aménagé autour. L’occasion également d’aller saluer les statues de l’écrivain Gogol et du compositeur Glinka.

Si vous désirez vous promener, vous bénéficierez d’encore plus d’espace dans les Jardins d’été. Situés dans le prolongement du Palais d’été, ces jardins à l’anglaise ont vu le jour sous la main de Pierre le Grand, qui supervisa leur aménagement. L’espace a été pensé pour la famille impériale, comme lieu de réception et de détente. Ce n’est qu’à partir de 1917 que les Jardins ont ouvert leurs portes au public. Les allées sont émaillées de 92 statues italiennes, mais également de la statue d’Ivan Krilov, un fabuliste du XIXe siècle. Aujourd’hui encore, les Jardins d’été constituent un havre de paix au cœur de la ville et sont très fréquentés des habitants.

Le Palais d’été, quant à lui, n’est pas aussi majestueux que le Palais d’hiver, mais avait acquis les faveurs de Pierre le Grand, qui en fit sa résidence à l’arrivée des beaux jours. Le palais a été transformé en musée en 1925 : on peut y observer des intérieurs raffinés, du mobilier d’époque et des objets ayant appartenu au tsar et à son épouse. Pour voir un autre palais impérial, rendez-vous au Palais Anitchkov, où habita la future impératrice Elisabeth Ière avant d’en faire cadeau à ses proches.

Dès sa fondation, Saint-Pétersbourg est habitée par les plus riches familles de Russie. Non parce qu’elles sont attirées par la ville, alors jugée excentrée, mais parce que Pierre le Grand le leur ordonne, pour au moins 6 mois par an. C’est ainsi que les plus beaux palais de Saint-Pétersbourg voient le jour : le Palais Belosselsky-Belozersky par exemple, connu pour sa façade baroque et colorée, mais également le Palais Menchikov, où résida le premier maire de Saint-Pétersbourg. Toutefois, la palme revient au Palais Youssoupov. L’une des plus grandes familles de l’aristocratie russe vécut dans ce lieu qui devient l’égal d’une résidence royale. Anecdote qui attirera les historiens : Raspoutine y fut assassiné en 1916.

Retour dans le cœur historique, sur l’île Petrogradskaya. C’est ici qu’est véritablement née Saint-Pétersbourg. Pour contrer d’éventuelles attaques suédoises, Pierre le Grand y pose les premières pierres de la ville, le 16 mai 1703. En un an, est édifiée la vaste forteresse Pierre-et-Paul, qui renferme une cathédrale, une ancienne prison (le bastion Troubestkoï), une statue de Pierre le Grand, un musée sur l’histoire de Saint-Pétersbourg et un musée dédié à l’astronautique…. Presque une ville dans la ville !

Impériale, grandiose, monumentale … les adjectifs ne manquent pas pour décrire Saint-Pétersbourg. Et si vous vous intéressez au patrimoine religieux, attendez-vous à d’autres découvertes de taille ! Découvrez une ville peuplée d’églises, plus impressionnantes les unes que les autres dans notre prochain article sur Saint-Pétersbourg.