Deuxième boisson la plus consommée au monde après l’eau, le thé est pour certaines cultures une véritable institution. Origine, méthode de préparation ou traditions, cette infusion qui vous accompagne au fil des jours vous réserve sûrement quelques surprises. Alors, installez-vous confortablement, faites chauffer votre tasse et embarquez avec Bourse des Vols pour un tour du monde à la découverte des secrets de ce breuvage vieux de plus de 5000 ans !
À l’origine du thé : la Chine
Tout aurait commencé en Chine près de 2700 ans avant J-C, et ce, de manière tout à fait fortuite : la légende raconte qu’un jour, alors qu’il faisait bouillir son eau comme à son habitude, l’empereur Shennong s’assoupit sous un arbre. À son réveil, quelques feuilles de l’arbuste s’étaient déposées dans son eau : intrigué par cette mystérieuse boisson, il la goûta et la trouva succulente. Le thé est né.
Vous l’aurez compris, nous ne parlons pas là d’une simple infusion pour la culture chinoise, mais d’un véritable mythe. Pour le premier pays producteur mondial, le thé (appelé “cha” ou “te” suivant les régions) représente en effet toute une institution : les chinois en consomment à longueur de journée, parfois servi dans un magnifique service en porcelaine, et sont particulièrement friands de thé vert (qui représente par ailleurs 70% de la production nationale).
Bien que leur popularité ait quelque peu diminué ces dernières décennies, les maisons de thé (cháguǎn) n’ont pas pour autant disparu dans le pays et gardent une place importante dans la vie sociale des chinois : à l’instar de nos cafés français, ce sont surtout des lieux d’échanges et de loisirs. Vous trouverez des salons de ce type dans toutes les régions, mais c’est au Sichuan que ces derniers sont probablement les plus répandus. Province du sud-ouest de la Chine, cette région montagneuse vous offrira une immersion dans la vie des locaux, le tout au milieu de paysages époustouflants. Un environnement idéal pour déguster une délicieuse infusion et même en profiter pour participer à une partie de cartes ou de mah-jong (jeu de société chinois qui se joue avec des petites tuiles).
Un patrimoine culturel en Turquie
Appelé “çay” (dérivé du terme chinois “cha” donc), la culture du thé en Turquie reflète toute une tradition, au point qu’elle s’est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Une reconnaissance pour le savoir-faire turc dans le monde du thé. Au-delà du fait que les turcs ont une des plus grandes productions de thé, ils font également partie des plus gros consommateurs.
Toutefois, il ne s’agit pas là d’une simple boisson : le çay est un symbole de l’hospitalité. On le déguste du lever jusqu’au coucher du soleil et on le sert aussi avec plaisir à ses visiteurs dans des petits verres appelés “ince belli”. La préparation du çay est quant à elle assez unique. Le “çaydanlık” est un ensemble de deux théières de tailles différentes et posées l’une sur l’autre. La plus grande partie, celle du bas, sert à faire bouillir l’eau. La plus petite, en haut, est réservée de son côté à l’infusion. Une fois chaude, une portion de l’eau est ajoutée à la partie supérieure, tandis que le reste permet de maintenir la théière à température.
De plus, vous n’aurez pas besoin d’aller bien loin pour faire votre pause thé lors de votre séjour en Turquie. Vous trouverez des petits vendeurs ambulants dans les rues facilement. Et, comme évoqué précédemment, le çay fait partie de l’hospitalité turque : il s’offre dans les lieux publics tels que les magasins ou les banques !
Au royaume du thé vert : le Japon
Au même titre que les chinois, les japonais sont des grands consommateurs de thé vert. Les sencha et bancha sont les variétés les plus connues au Japon. Cependant, une autre variante a su se faire remarquer et conquérir le cœur des nippons, tout comme celui des étrangers, le matcha.
Le matcha (qui signifie “thé moulu”) est un thé vert réduit en poudre avant d’être mélangé à l’eau avec un fouet traditionnel. La préparation de cette boisson d’un vert parfois flamboyant est un véritable spectacle que vous pourrez observer lors d’une cérémonie du thé. Ce rituel tient ses origines du bouddhisme zen et suit des codes très précis. Le matcha, fort de sa popularité, a su en outre s’exporter et évoluer. Plus qu’un simple thé, il s’utilise désormais comme colorant ou arôme culinaire. Mochis, nouilles, pâtisseries ou encore crèmes glacées, les exemples de préparations savoureuses ne manquent pas.
Profitez de votre voyage au Japon pour vous rendre à Uji. Situé dans la préfecture de Kyoto, le matcha est une de ses spécialités ! L’occasion pour vous de faire la visite d’une fabrique avant de déguster une bonne tasse.
Une note épicée en Inde
Notre tour du monde nous amène maintenant en Inde, qui occupe la deuxième marche du podium chez les producteurs de thé. L’histoire du thé dans le pays commence au XIXème siècle : après plusieurs tentatives infructueuses avec des graines chinoises, les britanniques importent directement des milliers de théiers dans la ville de Darjeeling et la région d’Assam (qui donneront par la suite leurs noms à des variétés de thé). Le terme “cha” se transforme ici en “chaï”.
Malgré cette présence abondante de théiers dans le pays, les indiens n’intègrent pas tout de suite cette boisson énigmatique à leur consommation personnelle. Il s’agira pendant longtemps d’un produit réservé à l’exportation. Toutefois, le thé sera peu à peu adopté au cours du siècle suivant, avant de devenir un incontournable.
Un amour nouveau qui donnera naissance à une recette maintenant mythique : le chaï masala. Il s’agit d’un thé noir agrémenté de différentes épices et plantes : cannelle, gingembre, clou de girofle, noix de cardamome ou encore badiane par exemple. Une infusion avec un fort caractère, souvent adoucie avec du sucre et du lait.
Tout comme en Turquie, les vendeurs ambulants sont nombreux. Appelés chaïwallah, vous en rencontrerez à chaque coin de rue, aussi bien à Dehli qu’à Calcutta. Traditionnellement, les chaïwallah servent le thé dans des petites coupes en argile à usage unique (avant de les recycler pour fabriquer de nouvelles coupes). Cependant, les indiens les remplacent petit à petit par des gobelets en plastique ou en carton, voire par des récipients réutilisables en inox par exemple.
Une production traditionnelle au Sri Lanka
Le thé a fait son arrivée au Sri Lanka de la même manière qu’en Inde : les britanniques vont l’importer en plantant les premiers théiers en 1867. Une production qui sera rapidement exportée sous l’impulsion d’un investisseur au nom familier, Thomas Lipton.
Anciennement appelé Ceylan (encore un nom qui n’est pas inconnu pour les amoureux d’infusion), le Sri Lanka ne limite pas sa production au thé noir, bien que celui-ci soit majoritaire sur l’île. Le thé blanc, plutôt méconnu du grand public, participe largement à la notoriété du pays. Très recherché et coûteux, il se caractérise par son goût délicat.
La culture du thé au Sri Lanka est loin d’être industrielle et a peu changé au cours du temps. Tout au long de l’année, des cueilleuses, parfois vêtues d’un sari traditionnel aux couleurs chatoyantes, récoltent et trient les feuilles de thé. Vous pourrez admirer les plantations les plus anciennes dans le sud de l’archipel, notamment à Ella et Haputale. La ville d’Ella possède d’ailleurs une ligne de train appelée “la ligne du thé”, dont la vitesse de pointe n’excède pas les 30 km/h. Un loisir idéal pour profiter au maximum des paysages sri-lankais.
Alors, prêt pour votre tour du monde avec Bourse des Vols ?