A Saint-Pétersbourg, attendez-vous à croiser plus d’un clocher. La cité de Pierre le Grand est riche d’un patrimoine religieux aussi vaste que somptueux, où se mêlent influences classique, baroque et orientale. Sillonnez la ville d’églises en cathédrales !
A la fondation de la ville, l’un des premiers monuments édifiés n’est autre que la cathédrale Pierre-et-Paul. Construite au cœur de la forteresse éponyme, elle est reconnaissable entre toutes à ses murs ocrés et son sommet doré en forme de flèche. A 132 mètres de haut, culmine la statue d’un ange portant une croix, symbole de Saint-Pétersbourg. L’intérieur, paré de lustres somptueux, est digne des rois. Et pour cause : c’est là que reposent presque tous les souverains de la dynastie des Romanov. Autre point d’un intérêt majeur de la cathédrale, sa célèbre iconostase, un mur de 30 mètres décoré d’une quarantaine d’icônes.
En rejoignant le centre, impossible de manquer le dôme doré de Saint-Isaac. Cette cathédrale du XIXe siècle se caractérise par sa démesure. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 110 mètres de hauteur, 112 colonnes, une capacité de 14 000 personnes, 6 500 m² de mosaïques, plus de 500 peintures et sculptures, 100 kilos d’or fondu pour les dorures des coupoles… Auguste Richard de Montferrand, l’architecte nommé pour la réalisation des travaux, n’avait pas vu les choses à moitié ! Les 260 marches qui mènent au dôme permettent également d’accéder à une vue splendide sur la ville.
Pour voir un exemple typique d’architecture baroque, direction la cathédrale Saint-Nicolas des Marins. Cet édifice religieux est remarquable par bien des aspects. Les couleurs de la façade, bleue et blanche, n’ont pas été choisies au hasard : l’église est dédiée aux marins et à leur saint patron, Nicolas. A l’intérieur, on trouve 10 icônes d’or, cadeau de l’impératrice Catherine II en l’honneur des 10 plus grandes victoires navales de la Russie. Saint-Nicolas des Marins fait également figure d’exception parce qu’elle est l’une des rares églises à n’avoir jamais fermé ses portes, même pendant la période soviétique.
Autre incontournable, Notre Dame de Kazan, construite à l’aube du XIXe siècle. Les ambitions de Paul Ier pour cette cathédrale étaient ambitieuses : l’empereur voulait en faire l’équivalent de Saint-Pierre de Rome. C’est de cette dernière qu’a été inspirée la double colonnade en hémicycle qui se déploie vers la perspective Nevsky. La cathédrale fascine aussi bien les touristes que les croyants, qui se recueillent devant l’icône de Notre Dame de Kazan, très vénérée de Russie. L’intérieur, de style orthodoxe traditionnel, abrite le tombeau de Mikhail Kutuzov, général russe qui parvint à faire reculer Napoléon pendant la campagne de Russie de 1812. Pendant la période soviétique, la cathédrale fut transformée en Musée de la Religion et de l’Athéisme.
Longez désormais le canal Griboïedov et découvrez Saint-Sauveur sur le Sang versé. Véritable bijou architectural, cette cathédrale détonne dans le paysage classique et baroque de Saint-Pétersbourg. C’est de la plus célèbre église de Russie, Saint-Basile sur la Place Rouge, que s’inspirèrent les architectes pour édifier ce monument haut en couleurs. Dorures, murs polychromes, dômes en forme de bulbes, motifs évoquant l’Orient, myriade de mosaïques : vous voilà dans une église typiquement orthodoxe. Le nom de la cathédrale n’a pas été choisi au hasard. En 1881, Alexandre II fut assassiné ici. Deux ans plus tard, la famille impériale décida d’y élever un monument religieux.
La prochaine étape a beau être excentrée du centre historique, elle en vaut le détour. Situé un peu plus à l’est, l’ensemble Smolny est reconnaissable à ses couleurs éclatantes : bleu azur, blanc et doré. Au centre, la cathédrale de la Résurrection est l’œuvre de l’architecte italien Bartolomeo Rastrelli. Elle accueille régulièrement des expositions et des concerts, dont il est possible d’assister aux répétitions. Autour, se déploient plusieurs bâtiments qui abritèrent un couvent, mais également l’une des premières écoles pour les femmes de l’aristocratie russe.
Pour terminer, longez les rives de la Neva jusqu’à la Laure Alexandre Nevski. En Russie, le terme de Laure désigne un monastère de rang supérieur : c’est de fait le monastère le plus important de Saint-Pétersbourg qui se dresse devant vous. Il fut fondé en 1710 sur ordre de Pierre le Grand. L’empereur le baptisa ainsi en l’honneur d’Alexandre Nevski, héros national qui vainquit les Suèdes au XIIIe siècle. Le monastère est riche d’une église, celle de l’Annonciation, de la cathédrale de la Sainte-Trinité et de plusieurs cimetières, notamment celui de Saint-Lazare où sont enterrés des membres de la famille royale et de grandes figures du pays.
Cathédrales, églises, monastères… Le patrimoine religieux de Saint-Pétersbourg pourrait justifier un voyage à lui seul ! Et si vous voulez découvrir d’autres lieux de culte, sachez que la ville compte également des synagogues, mosquées et temples bouddhistes. Mais Saint-Pétersbourg est également une ville d’art et de culture, comme nous allons vous le montrer dans notre prochain article. Vous nous suivez ?