Comment est calculé le prix d'un billet d'avion ?

Le prix du billet d’avion prend en compte plusieurs éléments. Au prix initial s’ajoute les taxes et redevances diverses, ainsi que les frais supplémentaires inhérents à la localisation de l’aéroport ou encore aux assurances.

Composition du prix du billet d’avion

1 – Les frais fixés par les compagnies aériennes et les autres acteurs du voyage

Pour supporter les différents coûts intrinsèques à la préparation et la mise en œuvre d’un vol et l’entretient d’un appareil, les compagnies aériennes répercutent différents frais sur le consommateur.

Prix du billet fixé par la compagnie

Le prix du billet est déterminé par les compagnies aériennes qui doivent notamment payer leurs employés, l’achat et l’entretient des appareils, le carburant, les repas et boissons servis à bord, etc.

Surcharge carburant (YQ)

La surcharge carburant permet aux compagnies aériennes de supporter les hausses du prix du pétrole (kérosène), les dépenses de sécurité et les primes d’assurances. Chaque transporteur est libre de fixer seul son montant, qui est ensuite répercuté dans les tarifs proposés par les tour-opérateurs. Les voyagistes ont légalement jusqu’à 30 jours avant le départ pour modifier leurs tarifs, dans une limite maximale de 10 %. Plus le prix du baril de pétrole est élevé, plus le montant de la taxe augmente.
Considérée à tort comme une taxe, la surcharge carburant est, selon le Ministère des transports, un élément du prix de revient du billet qui entre dans la composition du prix total du billet d’avion. Elle ne peut être remboursée que si cette option est stipulée dans le contrat de transport.

Frais d’émission ou de billetterie

Ces frais liés à la vente du billet dépendent du type de vol, court, moyen ou long-courrier, du mode d’achat (en ligne, au guichet, par téléphone), de la classe de voyage et du prix et conditions du billet sélectionné.
Ils servent à rémunérer le temps passé par le personnel de la compagnie ou du distributeur à la gestion de votre dossier. Chaque compagnie aérienne et distributeur applique ses propres tarifs, qui peuvent aller de 1 à 100 €.

2 – Les taxes aériennes

Les taxes aériennes et redevances peuvent représenter jusqu’au deux-tiers du prix du billet d’avion et faire doubler le prix initial du billet. Elles représentent diverses catégories de prélèvement, perçus par divers acteurs tels les aéroports, l’État, les compagnies aériennes et même les associations caritatives.
Les taxes aériennes regroupent notamment la taxe sûreté sécurité environnement (XT), la taxe aviation civile (FR) et la taxe d’aéroport ou redevance passager.

Taxe sûreté sécurité environnement (XT)

Depuis les attentats du 11 septembre, le durcissement des mesures de sécurité a entrainé une hausse de la taxe de sécurité car les aéroports ont été contraints de modifier les mesures de sureté (contrôle des passagers et des bagages) et de sécurité (protection contre les incendies). Perçue par l’État, elle est par la suite redistribuée aux aéroports. Bien que son montant soit variable, il est plafonné à 9,50 €.

Taxe de l’aviation civile (FR)

Encaissée par l’État, cette taxe est destinée au fonctionnement de l’administration de Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) et à l’aménagement du territoire de l’aviation civile. Son montant est revalorisé chaque année le 1er avril par le Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie. Il est identique dans tous les aéroports français, à savoir 4,40 € pour les vols à destination de la France métropolitaine, de l’Union européenne, des DOM/TOM, de la Suisse et des pays membres de l’Espace Économique Européen (EEE) et 7,92 € pour les autres destinations.
Les tarifs diffèrent pour une personne ayant une correspondance, à condition que la durée de l’escale entre le départ et l’arrivée n’excède pas les 24 heures, que l’aéroport de départ et d’arrivée soient différents et qu’ils n’appartiennent pas au même système aéroportuaire et que le voyageur soit arrivé en avion à l’aéroport considéré ou sur un aéroport appartenant au même système aéroportuaire.
Ils sont de 2,20 € pour les voyageurs à destination de la France métropolitaine, de la Suisse, des DOM/TOM, de l’Union européenne et des pays membres de l’EEE et de 3,96 € pour les autres destinations.

Taxe d’aéroport ou redevance passager (QW et QX)

Il s’agit des taxes liées au nombre de passagers embarquant réellement à bord de l’appareil. Certaines taxes sont spécifiques au départ des aéroports français. Il est ainsi possible que vous deviez en payer d’autres au départ ou à l’arrivée d’aéroports étrangers.
En cas de refus d’embarquement ou en cas d’annulation de la réservation par le consommateur, seules les taxes individualisées, clairement affichées comme telles dans le prix du billet, et qui sont assujetties à l’embarquement effectif du passager, peuvent être remboursées.


Votre compagnie aérienne doit ainsi vous rembourser la taxe QW (vols domestiques) ou QX (vols internationaux), dont le montant, fixé par l’aéroport, varie en fonction des destinations. Cette somme est liée entre autres à l’aéroport, à la taille de l’avion, à la durée de son stationnement, au temps de roulage entre la piste et le terminal ou aux infrastructures utilisées pour l’embarquement ou le débarquement des passagers (passerelles, navettes…).
Elle revient entre 4,3 € et 11,5 € pour les aéroports de classe 1 (à partir de 20 000 001 UDT ou Unités de trafic), entre 3,5 € et 9,5 € pour les aéroports de classe 2 (de 5 000 001 à 20 000 000 UDT) et entre 2,6 € et 13 € pour les aéroports de classe 3 (de 5 001 à 5 000 000 UDT). Reversée à l’aéroport par la compagnie aérienne, cette taxe d’aéroport ou redevance passager sert à en financer le fonctionnement et l’investissement.
Pour être remboursé, vous devez en faire la demande expresse à votre compagnie aérienne ou à l’agent intermédiaire (agences de voyages en ligne…), quel qu’en soit le moyen (en ligne, par téléphone…). Cette action s’applique que le billet soit, ou non, remboursable ou échangeable. Le remboursement doit être intégral pour toute demande effectuée en ligne et les frais ne peuvent excéder les 20 % du montant remboursé s’il est effectué par un autre support. Après la réception de la demande, les compagnies aériennes ou les vendeurs du billet ont 30 jours pour procéder à l’indemnisation.

Taxe de solidarité sur les billets d’avion (IZ)

Le 1er juillet 2006, une nouvelle taxe a été créée, destinée à la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme dans les pays en développement. Les fonds sont ainsi reversés à UNITAID, le Fonds mondial contre les pandémies et le Gavi, l’alliance pour la vaccination. Aussi connue comme la taxe Chirac, du nom de son initiateur, elle s’applique à tous les billets d’avion et son montant varie selon la destination finale et la classe choisie.


Suite à sa réévaluation par le gouvernement en 2014, elle s’élève désormais à 11,27 € pour les classes affaires ou première et à 1,13 € pour les autres classes sur les vols à destination de la France, de l’Union européenne, des DOM/TOM, de la Suisse et des pays membres de l’EEE.
Pour les passagers voyageant en classes affaires ou première vers d’autres destinations que celles citées précédemment, elle revient à 45,07 € et à 4,51 € pour les autres classes. Seuls les pays participant au programme UNITAID appliquent cette taxe, qui ne s’adresse pas aux voyageurs débarqués en France en correspondance.

Dossier billet avion: